Recherches autour d’αρκτόμυς (arktomys) & marmotte

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Arktomys

En rédigeant l’article sur le Silogril (cirogrille, chirogryllus, choerogryllus) j’ai rencontré le mot arktomys utilisé par Saint Jérôme (ca. 345-420).

Saint Jérôme décrit le cyrogrille comme “semblable à la souris et à l’ours” (simile muri & urso). Cette description se trouve dans sa Lettre à Sunnia et Fretela (CVI) :

Extrait de la Lettre à Sunnia et Fretela rédigée par Saint Jérôme, copie manuscrite datée de la fin du IXe s. début du Xe siècle.
Source : gallica.bnf.fr / BnF, vues 7v et 8r :
https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b85287638/f22.item.r=sunniam.zoom

Transcription (à partir du i en rouge) :
In eodem · Petrae refugium erinacis · Pro quo in heb[ræo] positum est sphannim et omnes eχοιρογρυλλιους voce simili transtulerunt · exceptis Lxx [= Septuaginta] qui lepores interpretati sunt · Sciendum autem animal esse non majus ericio · habens similitudinem muris et ursi · unde in Palestina αρκοмιс dicitur & magna est in istis regionibus hujus generis abundantia semperque in cavernis petrarum et terre foveis habitare consueverunt.

Traduction :
« Dans le même [psaume] : « Les rochers sont un refuge pour les hérissons » où en hébreu on a sphannim pour cet animal, et tous ont traduit χοιρογρυλλιους [khoirogrullious « porcs-épics »] par des mots semblables, sauf la Septante qui utilise « lepores » [lièvres] sachant, cependant, que cet animal n’est pas plus grand qu’un hérisson et qu’il a des similitudes avec la souris et l’ours et pour cette raison il est appelé en Palestine αρκοмιс [arkomys]1, ces animaux sont très abondants dans ces régions et ont l’habitude de vivre entre les rochers ou dans des trous creusés dans le sol. »

‘Arktomys’ signifie en grec actuel ‘marmotte’, construit sur ἄρκτος arktos « ours » et μῦς mys « souris ». Or, je ne trouve aucune trace de ce mot dans les dictionnaires étymologiques et historiques du grec (pour ceux disponibles en ligne). Rien chez Bailly, Chantraine. Ce mot est désigné comme le nom ancien de marmotte sur la fiche grecque de wikipédia consacrée à cet animal d’après un ouvrage (1932) de Nikolaos Germanos « La vie des animaux » (Ο βιος των ζωων), mais je n’ai pas trouvé cet ouvrage consultable en ligne.

Je ne vois pas trace chez Ælianus d’arktomys : un site qui propose une traduction de son De natura animalium ne donne que la gerboise (livre 15, chap. 26)24 :

« On dit aussi qu’il y a à Cyrène des espèces de souris qui diffèrent non seulement par la couleur mais aussi par la forme : certaines, par exemple, ont des faces plates comme les martres, d’autres ressemblent à des hérissons {echinoi}, et d’autres encore que les indigènes appellent ‘ souris épineuses ‘ {echineës}. (48) Et j’ai entendu dire qu’en Égypte il y a des souris (49) qui n’ont que deux pattes, et qu’elles atteignent une grande taille, mais leurs pattes avant leur servent de mains, car elles sont plus courtes que leurs pattes arrière. Et elles marchent droit sur leurs deux pattes, mais lorsqu’elles sont poursuivies, elles sautent. C’est ce que dit Théophraste [fr. 174. 8 ]

« (48) Il s’agit de la Mus cahirinus du genre Acomys25, apparenté à la fois au rat et à la souris.
« (49) Aelianus fait référence à la gerboise. »

Le sens de marmotte est attesté pour arktomys dans des ouvrages à partir du XVIIIe s (pour ceux que j’ai pu trouver). Par exemple la nomenclature binominale de Linnée utilise ce terme (cf. Système de la nature [Systema naturæ]) :

“Genre XXVI Marmotte – (…) I. La Marmotte proprement dite. Arctomys marmota.”2

Cuvier reprend le même terme, toutefois en désignant la marmotte des Alpes par “mus marmotta” et sa proche parente le bobac “mus arctomys”.3

Buffon dans son Histoire naturelle écrit :

La marmotte tient un peu de l’ours et un peu du rat pour la forme du corps ; ce n’est cependant pas l’arctomys ou le rat-ours des Anciens, & entr’autres Perrault” (p. 221)4.

Ce qui n’est pas sans rappeler la description du cyrogrille par Saint Jérôme, cf. ci-dessus.

Murmeltier, Bärmaus & mus montanus

Les Allemands, pour désigner la marmotte, à côté de Murmeltier, ont utilisé Bärmaus, ce qui est un calque fidèle du mot grec, mais là non plus je n’ai pas trouvé de date. Par exemple en 1793 on trouve (dans Adelung : Grammatisch-kritisches Wörterbuch der Hochdeutschen Mundart)5 :

« Die Bärmaus, plur. die -mäuse, bey einigen ein Nahme des Murmelthieres, weil es einige Ähnlichkeit, so wohl mit einem Bären, als einer Maus hat.6« 

Die Bärmaus, plur. die Bärmäuse, selon certains un des noms de la marmotte, car elle a certaine ressemblance avec l’ours (Bär) et avec la souris (Maus).

En outre, chez Sebastian Munster dans sa Cosmographia (1544) le nom latin est expliqué en allemand par une traduction littérale mus montanus = Bergmaus, mais est bien traduit par le mot allemand encore utilisé aujourd’hui “mormelthier” (orthographe moderne : “Murmeltier”)7 :

Plinius nent das thier murem alpinum, ist danach genent worden mus montanus, das ist ein bergmauss, wie es die welschen noch murmont nennen, aber die Teütschen nennen es mormelthier”.

“Pline appelle l’animal murem alpinum, qui a ensuite été appelé mus montanus c’est à dire “Bergmaus” [souris de montagne], comme les Romanches l’appellent encore “murmont”, mais les Allemands le nomment “Murmeltier”.

Source : archive.org, Sebastian Munster, Cosmographia, 1544, vue 480 (f° 364) (cf. note 7)

Immanuel David en 1894, in Commentationes Philologæ Ienenses, vol. V, p. 218 mentionne les Hermeneumata Vaticana8 où est glosé : άρκομυς : melus qu’il corrige en meles. Ici arcomys désigne donc le blaireau, qui a un point commun avec la marmotte : celui d’hiberner.

Dans son Laterculus Polemius Silvius mentionne, entre autres, deux animaux parmi les quadrupèdes -ils sont séparés par quelques animaux : arcomys et mus montanis.

A. Thomas dans son article Le Laterculus de Polemius Silvius et le vocabulaire zoologique roman9 donne cette interprétation :

« Mus MONTANUS10 — L’animal que Polemius Silvius appelle mus montanus est placé par lui entre la belette (mustela) et la musaraigne (musaraneus). Je ne crois pas que cette expression de mus montanus11 se trouve chez les auteurs antiques ailleurs que chez Polemius Silvius. Au moyen âge, je la relève chez Albert le Grand qui l’applique, si je ne me trompe, au rat du Nord ou hamster. Faut-il croire qu’il s’agit réellement du hamster ? J’incline plutôt à voir dans le mus montanus de Polemius Silvius l’animal que Pline appelle mus Alpinus, à savoir la marmotte, et j’estime que la vieille étymologie de Bochart, reprise par Diez, laquelle rattache marmotte et ses congénères aux types latins murem montanum et murem montis y gagne un surcroît d’autorité »12

Marmotta : les exégètes hébreux & Bochart

Nota : Je ne connais pas les langues sémitiques ici évoquées (arabe, hébreu, etc.) : j’ai simplement recopié l’ouvrage de Bochart en m’assurant toutefois que cela soit le plus correct possible. Néanmoins des erreurs peuvent figurer.

Bochart est intéressant à maints égards, je vais m’attarder sur certains passages de son ouvrage, le Hierozoicon (chapitre 33) [liens en note 17]. Il évoque une étrange ressemblance entre un mot hébreux מרמיטה “marmita” et notre “marmotte”, le mot étant employé dans un contexte où il est associé à תרדמה ṯrḏma ‘sommeil profond, léthargique’, dans un passage du Bereshit Rabba (Genèse Rabba) :

רב אמר שלש תרדמות הן תרדמת שינה תרדמת נכואה ותרדמח מרמיטה

dont il donne la traducion suivante :

tres sunt soporum species : sopor somni, sopor Prophetiæ, & sopor מרמיטה marmita

Soit : “il y a trois sortes de sommeils : le sommeil de l’endormi13, le sommeil de la Prophétie et le sommeil de ‘marmita’”

A ce sujet le wiktionary hébreu14 dit que le mot actuel hébreu « marmita » qui désigne la marmotte est un emprunt récent aux langues européennes, le mot « marmita » du midrash (herméneutique) est plus ancien et son origine n’est pas claire.

Dans un article consacré à ce mot15 David Curwin, un passionné de langues, dit (je traduis le texte anglais) :

Toutefois, le mot [marmita] n’apparaît qu’une seule fois dans les midrashim du Bereshit Rabba 17:5 (…)
“Il est évident que le sommeil le plus profond est celui de l’endormi. Mais que signifie marmita ? Les différents commentateurs du midrash offrent nombre de suggestions. Jestrow dit que c’est une corruption du mot מדממה et désigne la transe. Certains disent qu’il est lié au latin dormito “être en train de dormir, en sommeil”. Arukh dit qu’il signifie “comme la pierre, comme le marbre” tout comme le latin marmor et le grec marmaros (d’où provient “marbre”). Et quelques autres commentateurs mentionnent un animal qui hiberne.”

Encore une fois on voit toute la difficulté que représente un mot incertain, et plus exactement un de ces hapax legomenon, rendant difficile l’interprétation, la compréhension.

Bochart dit :

“(…) vox מרמיטה, marmita, interpretes non parum torquet. (…) Baal Aruch, marmor ; quasi somnus marmoris16 dicatur (…) Tamen מרמיטה, marmita, constanter legunt nostra exemplaria, & Baal Aruch sine jod מרמטה. Sed vera lectio est מרמוטה, marmota : quomodo in ipsis Alpibus apellatur hoc animal, quo ne glis quidem est somniculosior.

Traduction :
“(…) le mot מרמיטה marmita a quelque peu dérouté les interprètes. (…) Baal Aruch [comprend] ‘marbre’, comme s’il disait “sommeil du marbre”. Cependant [les commentateurs] ont constamment lu מרמיטה, marmita, et Baal Aruch sans yod מרמטה marmata. Mais la vraie lecture est מרמוטה marmota : cet animal est ainsi appelé dans les Alpes, qui hiberne plus qu’un loir”.

Il établit un lien entre le mot hébreux “marmita” et marmota sans toutefois se demander en dépit de son immense érudition s’il avait pu exister des marmottes au Levant (on peut concevoir que cela était chose peu aisée à déterminer au XVIIe s.).

Il est probable que “marmita” désignait un élément dont le sens nous échappe aujourd’hui ; sa forme proche de “marmotte” et liée dans le texte exégétique au sommeil profond a pu induire en erreur. Il faut peut-être voir de la coïncidence, du hasard là où Bochart pensait voir un lien.

Circonvolutions autour du daman, de la gerboise et de la marmotte

Pour finir, dans ses conclusions sur les traductions de saphan, d’après ce que je crois comprendre de ses développements, Bochart écarte l’arabe alwebro [daman] et dit qu’il y aurait plus de raisons à y voir le fennec.

Pour Bochart (1008) parmi toutes les interprétations de saphan, aucune n’est vraiment satisfaisante : par exemple il identifie l’arabe الوبر alwebro (le daman) au mus montanus, car il diffère du saphan : il ne rumine pas, ne demeure pas dans les rochers, ne se rencontre pas en Judée ni dans les zones voisines. Il finit par conclure (1016) qu’il s’agit de la gerboise :

« Enfin اليربوع aljarbuo [gerboise] est le même animal que l’hébreu שפן, saphan. Car toutes les notes coïncident, sans exception. Il est aisé de le prouver. Primo, ni l’un ni l’autre n’ont le sabot fendu 2. Tous les deux ruminent. 3. Les deux sont comestibles, mais impurs. 4. Les deux sont grégaires. 5. Les deux sont sans défense. 6. Les deux logent dans les rochers. 7. Aristote, Théophraste, Pline et d’autres écrivent que c’est un animal d’Egypte ; et Saint Jérôme dit qu’il y avait une grande abondance de cette espèce en Palestine. » 17

Bochart est d’autant plus troublant qu’il écrit (1001) et développera (1008) :

Arabum الوبر alwebro [daman] esse murem montanum qui Italis marmota.

C’est à dire qu’il établit un lien entre la marmotte et le daman comme le fit bien avant lui Saint Jérôme.

Le problème semble provenir des sources elles-mêmes, puisque les descriptions des animaux diffèrent : par exemple il est induit en erreur par cette description (1004) où il est dit que le daman/alwebro الوبر vivrait dans les habitations et non dans les rochers :

« Et dans la Loi c’est encore différent : car là, pour השפן, [saphan] l’un a الوبر alwebro [daman], et un autre الفنك alpheneco [fennec]. Parmi les animaux que Giauhari18 a décrits [phrase arabe] : Alwebro est un petit animal plus petit qu’un chat, de couleur brune, sans queue, résidant dans les maisons. »19

Etymologies de marmotte et Murmeltier

Or tout cela ne m’aide pas à savoir où et quand est attesté le sens du grec αρκτόμυς (arktomys). Même les recherches autour de marmotte n’offrent aucune piste.

L’étymologie du mot français marmotte est incertaine :

Probablement dérivé, malgré la chronologie des attestations, de marmotter* (v. aussi marmot), à cause du mouvement de lèvres que fait cet animal en sifflant (cri d’alerte) ou en sifflotant (son langage) » 20.

En parallèle on peut regarder l’étymologie de l’allemand Murmeltier :

« Murmeltier ‘marmotte’ : rongeur apparenté à l’écureuil, vivant dans les hautes montagnes et hibernant longtemps. Ancien haut allemand murmunto (IXe s.), forme diminutive murmuntīn (XIe s. (…) ), moyen haut allemand mürmendīn, murmedīn probablement à partir du latin murem montis (accusatif), provenant du latin tardif mūs montānus (Polemius Silvius, Ve s.) littéralement « Bergmaus » (‘souris de montagne’), issu de lat. mūs ‘souris’ et montānus ‘de montagne’. Le nom a subi l’attraction de murmeln (“marmonner”) par étymologie populaire et rendu par composition sous la forme murmelti(e)r (XIVe s.) » [murmeltier = animal (Tier) qui marmonne (murmeln)] .21

On voit comment un mot qui n’avait pas de sens pour les locuteurs a été rapproché de mots connus avec un mauvais découpage des syllabes : mur + muntin → mür + me(n)din → murmeln + tier.

Il est intéressant de constater qu’entre français et allemand se soit passé en quelque sorte le phénomène inverse : marmonner (murmeln) a influencé en allemand le mot originel alors qu’en français c’est le mot marmonner qui a servi à caractériser l’animal -à se demander si les mots signalés par Cotgrave “marmotaine, marmontaine, marmotan” n’auraient pas subi l’influence de “montagne”.

Il est dommage pour le domaine gallo-roman de ne pas avoir d’attestations de ce mot aussi anciennes qu’en allemand. Marmotte est attesté dans le Roman de Renart, par ex. dans la version de Pierre de Saint-Cloud22 du XIIIe s. :

« Et dame Gente la marmote »
Source Gallica/BnF :
f° 58 v, colonne de gauche, vers 10 sur https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b10525300h/f130.item.r=Le%20roman%20de%20Renart.zoom#

On trouve aussi au même siècle chez Rutebeuf la mention de la marmotte :

Nous ne sommes pas de ces trompeurs qui vont par ce pays en vendant suif de mouton pour sain (graisse) de marmotte”

En V.O. :

“(…) nos ne somes
pas de ces boleors qui vont
par cest pais vendant
sif de mouton por sain
de marmote (…)”23


Source Gallica/BnF : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b52513419n/f185

En guise de fin provisoire

Avec tout cela, je demeure au même point. Impossible de trouver quoi que ce soit sur “arktomys”. Il me faudrait pouvoir consulter des encyclopédies grecques. Déjà Buffon disait au sujet de la marmotte (‘Histoire naturelle’ tome 8, p. 226) :

les Grecs ne la connaissaient pas, ou du moins ils n’en ont fait aucune mention. Chez les Latins, Pline est le premier qui l’ait indiquée sous le nom de Mus alpinus, rat des Alpes (…)”26.

Il doit bien exister des ouvrages de la période suivante, du Moyen-âge, où ce mot grec était utilisé : si Linnée a employé ce mot c’est qu’il figurait dans un dictionnaire ou dans un ou plusieurs textes, que ce mot était connu, répertorié, utilisé. Saint Jérôme l’emploie pour décrire un animal similaire -lorsqu’on voit un daman et une marmotte (je parle juste d’apparence telle qu’un simple observateur non zoologiste peut le faire) il y a une certaine ressemblance- et ce n’est certainement pas par hasard si ces deux animaux sont en quelque sorte liés par ce terme.

Affaire à (pour)suivre…

Franck Juin, janvier-février 2023

Notes :

1 Chantraine dit qu’à partir de la Septante on rencontre parfois la forme ἄρκος « arkos » au lieu d’ ἄρκτος « arktos » pour désigner l’ours. Cf. Pierre Chantraine, Dictionnaire étymologique de la langue grecque, Éditions Klincksieck, Paris, 1968 : https://archive.org/details/Dictionnaire-Etymologique-Grec/page/n123/mode/2up?view=theater

2 Source Gallica/BnF : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6565912x/f207

3 https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k64769551/f191.item.r=arctomys

4 https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k1067246p/f291.item

5 http://www.zeno.org/Adelung-1793/A/B%C3%A4rmaus,+die

6 Ce mot, Bärmaus, désignerait aussi le grand hamster (Feldhamster), cf. : Christophe Woerlhé, a donné une conférence très instructive sur le sujet : « Boires et déboires du grand hamster ». Le cricetus (du grec krochos), est décrit dès 1250 comme un animal « hargneux et colérique ». Au XVIe siècle, on hésite entre la souris et la belette. En Allemagne, on l’appelle bärmaus (ours-souris). En Alsace, on l’appelle « la marmotte de Strasbourg ». Car il a des bajoues, comme elle ou les macaques, qu’il remplit avidement avant de tout stocker dans son terrier pour l’hiver. A Obernai, on l’appelle kornfenkle, « le petit cochon du seigle ». Source : https://www.jne-asso.org/2011/10/20/ecologie-en-alsace-boires-et-deboires-du-grand-hamster/

7 https://archive.org/details/bub_man_11b03d11d783622cfdb59473f35bcef0/page/n479/mode/2up?view=theater

8 Il y a aussi la glose : χοιρόγρυλλος : erinacius.
https://archive.org/details/commentationesp01semigoog/page/218/mode/2up

https://archive.org/embed/commentationesp01semigoog

9 In: Romania, tome 35 n°138, 1906. pp. 161-197.

DOI : https://doi.org/10.3406/roma.1906.4880

http://www.persee.fr/doc/roma_0035-8029_1906_num_35_138_4880

10 Le manuscrit de Bruxelles porte mus montants, mais la correction va de soi.

11 De animalibus, XXI, 2 (tome VI de l’édition des oeuvres complètes de 1651, p. 597) : «Emptra, ut quidam dicunt. .. hoc animal est quod murem montanum quidam vocant, nec invenitur nisi in montibus, et est major mus qui visus est in terra nostra ».

12 Ceci dit, je me borne à renvoyer aux opinions contradictoires de M. le Dr Bos (Romania, XXII, 550) et de M. Jeanroy (ibid., XXIII, 236) sur les rapports possibles de marmotte et de marmot.

13 Comment traduire exactement le « slumber of sleep » ou ce qui est rendu en latin par « sopor somni » ? Il m’a semblé que le « sommeil de l’endormi » était le plus proche, le « sommeil du sommeil » n’étant en soi pas très explicite.

14 https://he.wiktionary.org/wiki/%D7%AA%D7%A8%D7%93%D7%9E%D7%AA_%D7%9E%D7%A8%D7%9E%D7%99%D7%98%D7%94

15 https://www.balashon.com/2009/02/marmita.html

16 Je ne peux m’empêcher de penser en lisant ceci à une expression comme “dormir comme une pierre” ou en roumain “a dormi ca o stâncă”.

17 Voir : https://books.google.fr/books?id=Sx9UAAAAcAAJ&newbks=1&newbks_redir=0&dq=hierozoicon%20saphan&hl=fr&pg=RA2-PA1001#v=onepage&q&f=false

(1008) Atque hæc fere sunt veterum interpretamenta vocis שפן, saphan, in quibusquid elegas nondum apparet ; qui horum nullum est, quod non habeat sua incommoda. [mot arabe] alwebro, id est, mus montanus, in eo differt a שפן, saphan, quod non ruminat, neque degit in petris, neque in Judæa nascitur, neque in locis vicinis.

(1016) Denique [mot arabe] aljarbuo idem est animal cum Hebraeorum שפן, saphan. Concurrunt enim omnes notae, nulla excepta. Quod probare est obvium. Primo enim neutrum est bisulcum. 2. Utrumque ruminat. 3. Utrumque edule est, quamvis immundum. 4. Utrumque gregarium. 5. Utrumque infirmum. 6. Utrumque domum habet in petra. 7. Aristoteles, Theophrastus, Plinius, & alii scribunt Ægyptium esse animal ; & Hieronymus magnam esse in Palaestina hujus generis abundantiam. Arabiam quoque eo scatere Arabum scripta abunde docent.

Autre version du Hierozoicon (commentée) :
https://books.google.fr/books?id=nmgdYolMA18C&newbks=1&newbks_redir=0&dq=choerogryllios&hl=fr&pg=PA409#v=onepage&q&f=false

18 al-Ǧawhari

19 Et in Lege rursus aliter : ibi enim, pro השפן, unus habet الوبر alwebro, et alius الفنك alpheneco.

Quorum animalium prius ita describit Giauhari, [phrase arabe] Alwebro est animalculum fele minus, fusci coloris, sine cauda, residens in domibus.

20 source : https://www.cnrtl.fr/etymologie/marmotte

21 Murmeltier n. mit dem Eichhörnchen verwandtes, im Hochgebirge lebendes und einen langen Winterschlaf haltendes Nagetier. Ahd. murmunto m. (9. Jh.) und die Deminutivformen ahd. murmuntīn n. (11. Jh.; falls dies die zutreffende Normalisierung der überlieferten Form murmenti ist), mhd. mürmendīn, murmedīn beruhen wahrscheinlich auf einem Akkusativ mlat. murem montis, dem spätlat. mūs montānus (Polemius Silvius, 5. Jh.), eigentlich ‘Bergmaus’, voraufgeht, aus lat. mūs ‘Maus’ und montānus ‘im Gebirge heimisch’. Der Name wird volksetymologisch an murmeln (s. d.) angelehnt und durch Komposition verdeutlicht zu murmelti(e)r (14. Jh.). (…)
https://www.dwds.de/wb/Murmeltier#etymwb-1

22 f° 58 v, colonne de gauche, vers 10 sur https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b10525300h/f130.item.r=Le%20roman%20de%20Renart.zoom#

23 Recueil de Fabliaux, de Contes, de Fables, de Proverbes, de Romans ; Partenopeus de Blois, Blancandin, Floire et Blanchefleur, etc. (XIIIe s.), f° 89r, colonne de droite, lignes 9 à 13.

24 http://www.attalus.org/info/aelian.html#chapters

[26] (…) φασὶ δὲ καὶ ἐν Κυρήνῃ μυῶν διάφορα γίνεσθαι γένη οὐ μόνον ταῖς χρόαις, ἀλλὰ καὶ ταῖς μορφαῖς: ἐνίους γὰρ αὐτῶν πλατυπροσώπους εἶναι καθάπερ τὰς γαλᾶς, καὶ αὖ πάλιν ἄλλους ἐχινώδεις, οὕσπερ οὖν καὶ οἱ ἐπιχώριοι καλοῦσι ἐχινέας. ἐν Αἰγύπτῳ δὲ ἀκούω δίποδας εἶναι μῦς, καὶ μεγίστους. μεγέθει φύεσθαι, τοῖς γε μὴν ἐμπροσθίοις ποσὶν ὡς χερσὶ χρῆσθαι: εἶναι γὰρ αὐτοὺς τῶν ὄπισθεν βραχυτέρους. βαδίζουσι δὲ ὀρθοὶ ἐπὶ τοῖν δυοῖν ποδοῖν: ὅταν δὲ διώκωνται, πηδῶσι. Θεόφραστος λέγει ταῦτα.

(…) They say too that in Cyrene there are species of mice which differ not only in colour but in form: some for instance have flat faces like martens, others again look like hedgehogs {echinoi}, and these the natives call ‘ prickly mice ‘ {echineës}. (48) And I have heard that in Egypt there are mice (49) with only two legs, and that they grow to a great size, but their front legs they use as hands, for they are shorter than their hind legs. And they walk erect on their two legs, but when pursued they jump. This is what Theophrastus says [fr. 174. 8 ]

(48) This is the Mus cahirinus of the genus Acomys, allied both to the rat and the mouse.

(49) Aelian is referring to the Jerboa.

25 Acomys n’est pas arktomys : acomys appartient aux muridés, mais est différent des souris, des écureuils et autres sciuridés (dont les marmottes font partie), etc.

26 https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k1067246p/f296.item#

Une réflexion sur “Recherches autour d’αρκτόμυς (arktomys) & marmotte

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